Sortir du bois

1. Quelle est l’importance de votre groupe cible spécifique et expliquez la manière outreach dont il sera atteint par le projet?

Le projet, né au court du premier confinement, nous a amené à côtoyer environs 35 bénéficiaires dans une première phase. Cet accompagnement bénévole nous a permis de tisser du lien hors champ institutionnel et d’établir des relations de confiance non conditionnelles.

La recherche de moyens (via notre Facebook et notre site internet) ainsi que la collaboration avec divers acteurs du monde associatif, culturel, et institutionnel nous a permis de créer un réseau de solidarité et une visibilité. La conséquence directe de cette situation est que nous sommes régulièrement interpellé par des sans-abris (en direct via Messenger), par des structures d’aide spécifique, par des particuliers ayant connaissance d’une situation particulière,… De plus, nos maraudes nous amènent régulièrement à rencontrer de nouveaux bénéficiaires. Notre groupe cible est donc croissant et nos divers partenariats et contacts permettent une mise en relation entre les nouveaux bénéficiaires et l’association.

2. Quelle est la méthodologie innovante utilisée pour s'attaquer au problème de la pauvreté au sein de votre public cible ? Comment le groupe cible sera-t-il impliqué ?

La priorité de notre projet est la réinsertion. Dans une première phase, grâce aux habitats légers (caravanes, roulottes, tiny-house) que nous mettons à disposition de personnes vivant en rue, nous permettons à notre public d’effectuer une phase transitoire et individualisée vers la réinsertion sociale et un logement pérenne. La transition en habitat léger permet au bénéficiaire de se confronter à la question de la responsabilité du bien (entretien, sécurité, …) mais aussi à l’environnement social de ce dernier (voisinage, accueil sur des terrain privés). Notre action vise à l’émancipation et à la coconstruction d’un projet avec le bénéficiaire et selon sa propre temporalité.

Dans une deuxième phase, nous accompagnons les personnes dans la recherche de logement et participons à la garantie locative si besoin. Tout cela avec un accompagnement visant à conserver le lien social et servir de ressource si besoin (aide matérielle, sociale, administrative, etc.).

Nous œuvrons également à la sensibilisation par l’écriture de récit de vie, ainsi que par la participation à des conférences en milieu scolaire (fondamental, secondaire et supérieur).

3. Pouvez-vous présenter les partenaires du projet et décrivez leur implication ?

Les partenaires peuvent se définir en plusieurs catégories :

-Les (centaines de) citoyens qui soutiennent le collectif par des dons matériels, du soutien financier, transports, services, etc. Nous avons également mis en place, pour les personnes sans-revenus ou allocations, un système solidaire de soutien mensuel pour participer au paiement des loyers. Actuellement, plus d’une centaine de citoyens se sont engagées à verser 10€/mois pour soutenir une dizaine de bénéficiaires en logement ou en cohabitation.

-Des commerçants (épiceries, boulangeries, restaurants) qui offrent des produits suspendus.

-Des artistes qui soutiennent le projet par la vente d’œuvres.

-Faculté d’Architecture ULiège au travers d’un projet d’un an en Master 2 (réflexion autour d’un micro habitat et aménagement d’une caravane).

-Le monde associatif et culturel à travers son soutien (Théâtre de Liège, Arsenic2, Maisons médicales, Thaïs asbl, Article 23 asbl, Solidaris, Latitude Jeunes, Maisons Médicales, etc.).

4. Décrivez l'effet de levier ou les effets de levier que ce projet peut avoir. Quels sont les avantages créés par le projet au-delà de la conception initiale ?

En tant que projet pilote, les effets de leviers sont multiples. Sortir du Bois participe à la modélisation d’une intervention spécifique et adaptée au public sans-abris (avec ou sans papier) ; intervention qui sort du canevas institutionnel classique. La récente participation au groupe de travail du projet Européen UrbAct Roof permet d’envisager une duplication. Notre action optimise également la sensibilisation des citoyens et du monde associatif. Nous participons également à un maillage innovant entre les différents partenaires cités à la question 3.

5. Quels résultats ont été obtenus par ce projet et comment ont-ils été mesurés ?

Aujourd'hui, un an après le début du projet, 8 personnes vivent en habitat léger, 3 sont en logement, une tiny-house va pouvoir accueillir une famille.

Notre action a également une portée de sensibilisation envers la pauvreté. Dans ce sens, l'importance des personnes qui soutiennent le projet (voir question 3) permet fortement d'accroître cette sensibilisation. Nous recevons régulièrement des propositions d'aide ainsi que des messages de personnes très sensibilisées par le projet.

Sortir du bois, en tant que collectif citoyen, défend l'idée que la lutte contre la pauvreté passe par la solidarité à tout niveau : individuel, communautaire (associations qui accueillent), collectif (la force du groupe), mais aussi politique et institutionnel.